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Fiches Pratiques Maternité

Les saignements

Les saignements sont abondants les premiers jours après l’accouchement puis diminuent progressivement jusqu’à la fin de la première semaine. Ils peuvent changer d’apparence, devenir marron ou glaireux. Parfois, on peut observer une reprise de saignements de sang rouge peu abondante entre 2 et 3 semaines après l’accouchement : c’est ce que l’on appelle le petit retour de couches.

Le retour de couche

Au bout de combien de temps arrive le retour de couches ?

Le retour de couches est le nom donné aux premières règles après l’accouchement. Il survient en moyenne 6 à 8 semaines après la date de l’accouchement. En cas d’allaitement, il peut survenir plus tardivement, le plus souvent au début du sevrage ou à l’arrêt total de l’allaitement. Sa survenue peut être retardée par l’allaitement ou la prise de certains contraceptifs.

La contraception

La contraception peut s’avérer rapidement nécessaire, car il existe un risque réel d’ovulation avant le retour de couches. 

Contraception hornonale

  • La pilule microdosée ne passe pas dans le lait et ne diminue pas la lactation. Elle se prend à raison d’un comprimé par jour, tous les jours à heure fixe, sans interruption entre les plaquettes. Cette contraception est efficace à condition de la prendre de manière très rigoureuse.
  • L’implant sous cutané
  • Le stérilet Miréna

Contraception locale ou mécanique

  • Préservatifs ; spermicides (efficacité réduite si persistance de légers saignements) ; stérilet (il est préférable d’attendre 2 à 3 cycles avant sa mise en place).

Les cicactrices

Quels sont les soins post-accouchement selon le type de cicatrice ?

La cicatrice de césarienne ne nécessite pas de soins particuliers (bien sécher après la douche).

La cicatrice d’épisiotomie ou déchirure périnéale : les fils sont en général résorbables. Ils disparaissent en 8 à 10 jours environ, parfois un peu plus. Après le retour à la maison, une toilette avec un savon doux matin et soir pendant une quinzaine de jours suffit.

Les relations sexuelles

Combien de temps après un accouchement avec épisiotomie peut-on reprendre une activité sexuelle ?

On peut considérer que l’épisiotomie est parfaitement cicatrisée après environ 15 jours. Passé ce délai c’est un choix propre à chacune. Tout dépend de la gène occasionnée et des douleurs liées à la cicatrisation. Un délai de 1 mois me semble raisonnable. 

Quel est le délai avant la mise en place d’un stérilet ?

Après un accouchement, un délai de 3 mois est raisonnable pour placer un stérilet. Ce délai permet à l’utérus de retrouver sa taille initiale et diminue les risques de complication.

Le baby blues

Le baby-blues survient dans les 3 à 10 jours suivant l’accouchement. Le baby-blues, n’est pas une maladie mais plutôt un état réactionnel du à la fatigue, à la chute hormonale, au changement de statut : fille, femme puis mère.

Relativement fréquent, il doit être pris au sérieux en cas de persistance. En effet, si cet état se prolonge ou s’accentue au-delà de 15 jours, la prudence impose de consulter le médecin sans tarder. Le baby-blues se manifeste sous différentes formes : tristesse, pleurs incontrôlables suivis de rires. hypersensibilité à toutes paroles (contrariété – compliment) sautes d’humeur, dévalorisation.

Le suivi postnatal

La consultation post-natale est obligatoire et doit avoir lieu 6 à 8 semaines après l’accouchement.

Les activités sportives

La reprise d’une activité sportive peut être envisagée après la rééducation post-natale. Bain et piscine sont à éviter durant un mois après l’accouchement, afin de prévenir les risques d’infection.

Un accouchement prématuré est un accouchement survenant avant 37 semaines d’aménorrhée soit 8 mois de grossesse.

8 % des accouchements sont des accouchements prématurés et 15 à 20 % des grossesses sont marquées par un risque ou une menace d’accouchement prématuré.

La prématurité peut être classée selon le terme de naissance:

  • Prématurité moyenne : 8ème mois de grossesse (33 à 37 SA)
  • Grande prématurité : 7ème mois de grossesse (28 à 32 SA)
  • Très grande prématurité : 6ème mois de grossesse (avant 28 SA)

Il existe des facteurs de risque d’accouchement prématuré:

  • Les infections, la fièvre
  • Certaines pathologies comme par exemple l’hypertension artérielle ou le diabète.
  • Les malformations de l’utérus
  • La béance du col
  • Les fibromes utérins
  • Le surmenage familial ou professionnel
  • Certaines malformations foetales.
  • L’excès de liquide amniotique (hydramnios)

Menace d’accouchement prématuré

Devant l’apparition de douleurs au bas ventre, de contractions utérines ou d’écoulement de liquide par le vagin, il est fortement indiqué de consulter en urgence dans une maternité.

Si il s’agit d’une menace d’accouchement prématuré (col ouvert et/ou contractions utérines régulières), le médecin prescrira des examens complémentaires pour éliminer une cause infectieuse et mettra en route un traitement.

Le premier traitement est le repos strict au lit, puis certains médicaments peuvent être prescrits pour diminuer la contractilité de l’utérus, enfin d’autres traitements peuvent être administrés pour traiter la cause (les antibiotiques en cas d’infection par exemple).

Dans les cas les plus sévères, un traitement par corticoïdes permettra au poumons du bébé de se développer plus vite au cas où la naissance est lieu plus tôt que prévu.

L’hospitalisation n’est pas systématique et dépend de la sévèrité de la menace d’accouchement prématuré. L’hospitalisation est à organiser dans une maternité offrant une infrastructure pédiatrique adaptée au terme de naissance possible.

Prématurité

La naissance prématurée peut être à l’origine de divers complications. il s’agit principalement:

  • De complications pulmonaires : détresse respiratoire
  • De complications digestives : entérocolite
  • De complications cérébrales : hémorragie intraventriculaire.
  • D’ictère (jaunisse)
  • De troubles métaboliques : hypoglycémie
  • D’infections

La fréquence de ces complications et des séquelles possibles décroit avec le terme.

Quelles sont les dispositions légales liées à une amniocentèse ?

La réalisation d’une amniocentèse est régie par des dispositions légales qui préconisent qu’une information vous soit apportée sur la pathologie pour laquelle l’amniocentèse est réalisée, les explorations envisagées pour détecter celle ci et les contraintes et conséquences des actes effectués.

Après avoir posé toutes les questions que vous souhaitez, il vous sera demandé de signer une fiche de consentement qui sera indispensable pour pouvoir transmettre les prélèvements au laboratoire.

Quand pratiquer une amniocentèse ?

Les indications de l’amniocentèse sont multiples. Elles concernent

  • Risque de trisomie 21 estimé à plus de 1/250
  • Anomalie retrouvée à l’échographie
  • Suspicion d’infection
  • Anomalies diagnostiquées à l’échographie
  • antécédents de maladie génétique

Quelles sont les complications possibles liées à l’amniocentèse ?

Les risques de complications liées à l’amniocentèse sont une fausse couche (0.5% des cas), une infection, un accouchement prématuré, la rupture de la poche des eaux et des contractions utérines.

Est-ce que l’amniocentèse représente un réel danger pour le bébé ?

Oui. L’amniocentèse ou ponction de liquide amniotique entraêne un risque de perte fœtale de l’ordre de 0.5 à 1 %. C’est pourquoi ses indications doivent être réfléchies, et rentrent dans un cadre précis.

Comment préparer une amniocentèse ?

Le jour de l’amniocentèse, il n’est pas nécessaire d’être à jeun pour le prélèvement. Il est important que vous apportiez votre carte de groupe sanguin. En cas de groupe rhésus négatif, il sera nécessaire de vous faire une injection intraveineuse d’immunoglobuline anti D pour éviter une incompatibilité sanguine avec votre enfant.

Après l’amniocentèse, vous pourrez rentrer rapidement chez vous. Il est souhaitable de rester au repos le jour même de l’amniocentèse et le lendemain, il n’est pas nécessaire de rester alitée. Dans les heures ou jours qui suivent le prélèvement, il est nécessaire de consulter d’urgence en cas de pertes de sang ou de liquide. Les résultats du caryotype seront communiqués par le laboratoire à votre médecin (en 2 à 3 semaines environ), qui vous les communiquera directement.

À la fin de la puberté, le sein est un organe encore immature, constitué d’un réseau de canaux non-fonctionnels. Pendant la grossesse, deux phénomènes achèvent le développement du sein :

  • La mammogénèse : les canaux collecteurs s’allongent et se ramifient.
  • La lactogénèse mise en place des éléments nécessaires à la synthèse des constituants du lait.

Après l’accouchement, la chute brutale des taux d’œstradiol et de progestérone stimule la sécrétion d’une hormone : la prolactine. La lactation s’installe en deux à trois jours : c’est la montée laiteuse. Les seins gonflent, deviennent tendus et sensibles, la femme peut présenter une fébricule passagère à 38°C.

L’entretien de la lactation est assuré par les tétées, la stimulation du mamelon lors de la tétée provoque l’augmentation de 2 hormones :

  • La prolactine qui active la synthèse et la sécrétion des constituants du lait,
  • et l’ocytovine qui favorise l’éjection du lait.

Bénéfices de l’allaitement maternel

Le lait a une double fonction, nutritive et immunologique.
Les deux ou trois premiers jours, la sécrétion lactée est peu abondante, pauvre en éléments nutritifs mais très riche en immunoglobulines : c’est le colostrum
L’allaitement maternel a trois avantages démontrés :

  • immunologique : il diminue la fréquence de certaines infections, notamment digestives ;
  • psychologique : c’est un élément très positif de la relation entre la mère et le nouveau-né ;
  • économique : son coût est nettement moins élevé que celui de l’allaitement artificiel.

Le lait est une substance spécifique d’espèce. Le lait de femme diffère notamment du lait de vache par sa teneur et sa composition en protéines : Il est plus pauvre en caséines, d’où sa couleur translucide. En revanche, il est beaucoup plus riche en protéines non-nutritives, et notamment en lactoferrine, immunoglobulines et lysozyme. Il est donc un peu moins énergétique mais beaucoup plus adapté à la protection d’un nouveau-né dont le système immunitaire est plus immature que celui des autres mammifères.
Son seul inconvénient est une pauvreté en vitamine D, d’où l’intérêt d’une supplémentation systématique.

Contre indications de l’allaitement

Les contre-indications médicales à l’allaitement maternel sont très rares :

  • Galactosémie ongénitale,
  • séropositivité VIH
  • Certaines maladies contagieuses.
  • psychose,
  • prise de médicaments toxiques .
  • En fait, la principale contre-indication est le non-désir d’allaiter qu’il faut savoir respecter.

Conseils pour l’allaitement

  • Mise au sein immédiate, en salle de travail : le colostrum est très riche en immunoglobulines et la tétée favorise la montée laiteuse.
  • Allaitement souple (avec horaires libres) qui se juge plus sur le regard et le comportement de l’enfant que sur la courbe de poids. Il faut en général une tétée toutes les 2 à 3 heures au début. Leur espacement progressif sera guidé par le nouveau-né.
  • Pendant les tétées : installation confortable, la bouche du nouveau-né doit prendre largement l’aréole et non le seul mamelon, donner les deux seins à chaque tétée.
  • Hygiène de vie : boissons abondantes, alimentation variée et riche en protéines et en calcium, prohiber tabac, alcool et excitants (café, thé), lavage quotidien des seins à l’eau et au savon, protéger les mamelons avec une compresse sèche pour éviter la macération.

Complications de l’allaitement

Engorgement mammaire

  • Diagnostic : fébricule à 38°C ; douleurs mammaires bilatérales ; seins durs, tendus, très douloureux.
  • Conduite à tenir : douches chaudes sur les seins, massage, pansements antiphlogistiques, éventuellement, injection IM de 2 unités de Syntocinon* avant la tétée.

Crevasses du mamelon

Elles sont favorisées par une technique d’allaitement incorrecte.

  • Diagnostic : douleurs du mamelon, rendant la tétée très douloureuse ; absence de fièvre ; érosions superficielles à l’inspection du mamelon.
  • Conduite à tenir : nettoyer et sécher le mamelon après chaque tétée ; application de crèmes grasses ou cicatrisantes ; réexpliquer les modalités de l’allaitement pour éviter la récidive.

Lymphangite mammaire

C’est une inflammation du réseau lymphatique, souvent favorisée par des crevasses. Correctement traitée, elle guérit en 24 à 48 heures.

  • Diagnostic : accident précoce, souvent 5 à 10 jours après l’accouchement, début brutal, d’un jour à l’autre, fièvre élevée à 39-40°C avec frissons, placard rouge, chaud, douloureux de la face externe du sein avec traînée rosâtre vers l’aisselle douloureuse ; le lait recueilli sur un coton est propre, sans trace de pus.
  • Conduite à tenir : L’allaitement peut être poursuivi, mais il est important de bien vider le sein après chaque tétée. On peut éventuellement s’aider d’un tire-lait jusqu’à la guérison. Aspirine ou Anti-Inflammatoires. Pansements antiphlogistiques (type Osmogel*). L’antibiothérapie est controversée.

Galactophorite

  • Diagnostic : accident plus tardif, au moins 10-15 jours après l’accouchement, début progressif, sur plusieurs jours, fièvre modérée à 38-38,5°C, douleurs de l’ensemble du sein, qui est plus ferme que l’autre, le lait recueilli sur un coton est mélangé à du pus.
  • Conduite à tenir : Suspension de l’allaitement avec le sein douloureux. Le lait doit être tiré et jeté jusqu’à la guérison. Antibiothérapie per os, active sur le staphylocoque. Anti-inflammatoires.

Abcès du sein

Devenu rare, il est tardif et complique une galactophorite négligée.

  • Diagnostic : début par un tableau de galactophorite. Puis majoration des douleurs et fièvre élevée, parfois oscillante. À l’examen, le sein est volumineux, rouge, tendu, très douloureux.
  • Conduite à tenir : Le traitement est chirurgical : incision drainage, suivi d’une antibiothérapie. L’allaitement doit être arrêté.

Arrêt de l’allaitement

Il faut distinguer :

    • L’arrêt tardif de l’allaitement (plus d’un mois après l’accouchement).
      Il ne nécessite aucun support médical. Il suffit d’espacer les tétées en passant par une phase d’allaitement mixte.
    • L’inhibition de l’allaitement (juste après l’accouchement) ou un arrêt précoce (moins d’un mois après l’accouchement).
      Il nécessite des moyens médicaux (risque d’engorgement mammaire en l’absence de tétées).

On utilise un agoniste dopaminergique qui inhibe la sécrétion de prolactine.
En l’absence de contre indication, Bromocriptine (Parlodel*, Bromo-kin*) : 2 comprimés par jour pendant 2 à 3 semaines après un début progressif.
Effets secondaires possibles : nausées, vertiges, céphalées

L’anesthésie péridurale est pratiquée par un médecin Anesthésiste – Réanimateur. C’est la méthode la plus efficace pour supprimer ou à atténuer les douleurs de l’accouchement. L’analgésie péridurale consiste à injecter un produit anesthésique au niveau de la colonne vertébrale dans l’espace péridurale par l’intermédiaire d’un cathéter (tuyau très fin) introduit à l’aide d’une aiguille spéciale. Le cathéter reste en place toute la durée du travail afin de permettre l’administration continue de l’anesthésie.

info-anesthesie-peridurale

Conditions requises pour l’analgésie péridurale

La réalisation d’une anesthésie péridurale implique :

  • Une consultation d’anesthésie
  • La réalisation au préalable d’un bilan sanguin
  • La mise en place d’une perfusion
  • La présence d’un matériel de surveillance de la maman (pouls, tension artérielle, saturation en oxygène, température) et du fœtus (monitoring cardiaque fœtal).

En cas de césarienne décidée pendant le travail, l’anesthésie péridurale est complétée par l’intermédiaire du cathéter afin d’éviter le plus souvent une anesthésie générale.

Contre indications à l’analgésie péridurale

Il existe des contre indications à l’anesthésie péridurale :

  • Trouble de la coagulation du sang (risque d’hématome)
  • Fièvre ou infection de la peau du dos (risque d’infection)
  • Certaines maladies neurologiques ou affection de la colonne vertébrale

Complications de l’analgésie péridurale

Comme tout acte médicale, même conduit avec compétence, l’anesthésie péridurale comporte des risques :

  • Risque d’échec
  • Douleurs au niveau du point de ponction.
  • Hypotension, vertiges, nausées, tremblements
  • Maux de tête
  • Diminution transitoire de la vision ou de l’audition

Les complications plus graves sont extrêmement rares (quelques cas sur des centaines de milliers de péridurales réalisées chaque année): convulsions, paralysie, arrêt cardiaques…